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Petite histoire

Extrait de Regard N° 103 publié en 2009

Carine Lorenzoni interviewée par Marie Morel, éditrice de la petite revue d’art Regard

Depuis quand fais-tu de la mosaïque ? Pourquoi ? Comment ?

Je fais de la mosaïque depuis à peu près deux ans je crois.

Au départ, c’est parce que je voulais décorer la petite maison en briques où je viens de temps en temps pour travailler tranquille dans la journée.

Elle a été construite à la fin du XIXe siècle par un menuisier qui a voulu la faire tout comme il aimait, avec des grandes fenêtres et des placards arrondis à l’intérieur, et à l’extérieur, sur les murs, il a laissé des dizaines d’emplacements pour mettre des décorations. Mais il construisait sa maison à la mesure de ses moyens alors tout a pris beaucoup de temps (c’est le petit-fils des gens qui ont racheté la maison du menuisier qui m’a raconté tout ça), et puis, catastrophe, il est mort à la guerre de 14. Et la maison n’a jamais été terminée.

Au-dessus des fenêtres, là où il avait prévu de mettre des décorations, c’était resté tout gris triste. Du coup, je me suis dit que j’allais y mettre un peu de couleur. D’abord j’ai pensé aller à Séville pour acheter de belles céramiques, et puis finalement, j’ai décidé de le faire moi-même. Une de mes amies fait de la mosaïque et va de temps en temps acheter des émaux de Briare (à Briare où il y a un si beau pont canal), j’y suis allée avec elle et j’en suis revenue avec tout le matériel nécessaire.

Il a fallu prendre les mesures de chaque emplacement sur la façade (parce qu’il n’y a pas deux mesures pareilles !). Après, j’ai coulé des petites dalles de mortier à la bonne taille en faisant des coffrages en bois. J’ai dessiné des choses en mosaïque sur mes carrés de mortier, avec des petits émaux de Briare bleu. Et quand tout a été fait, le copain qui avait pris les mesures est venu coller les petites dalles de mortier en remontant tout en haut d’une échelle.

Que fais-tu en mosaïque ?

Je décore les murs de ma maison, je recouvre des vieux meubles, des boîtes en carton, des boîtes en bois, des boîtes aux lettres et puis je fais des tableaux. La mosaïque, c’est devenu une drogue, j’ai envie d’en coller partout, c’est bizarre, ça.